C’est après Edam, suite à une belle soirée passée en terrasse autour d’une pizza (élément décidément récurrent depuis notre arrivée aux Pays-Bas), qu’on quitte les parents d’Eliott – vraisemblablement pas pour très longtemps, puisqu’on parle de la possibilité de tous se retrouver dans deux mois à Budapest. François, Brigitte, on sait que vous lisez ces lignes : on vous attend de pied ferme !
Après les séparations, on se rend à l’évidence : les dernières journées étaient très chouettes, mais pas si reposantes. On décide de prendre un jour de repos supplémentaire dans un « minicamping », autre spécificité néerlandaise. Pour la faire courte, il s’agit d’un camping tout ce qu’il y a de plus classique, sauf qu’il est généralement installé à proximité d’une ferme et que les prix y sont moins indécents que dans un camping classique (on en a vus qui affichaient sans complexes des bouts de pelouse sans électricité à 35€ la nuit) – une aubaine, surtout quand on sait que le bivouac sauvage est proscrit sur le territoire néerlandais.
Le lendemain, soit vendredi, c’est reparti ! On attaque la partie nord des Pays-Bas, sous une météo qui commence à se faire menaçante. Pédaler sous la pluie, ce n’est jamais très agréable, surtout quand le programme de l’après-midi comprend la traversée d’une digue de 30km, avec supplément orage et vents violents. On réussit heureusement à attraper un bus gratuit qui nous épargne cette douloureuse étape, et on termine la soirée chez Annelies, une consoeur cycliste trouvée via Warmshower. On passe avec elle une chouette soirée à discuter tout en écoutant la pluie battre les carreaux (sensation très satisfaisante, qu’on se le dise).
Le reste des Pays-Bas nous réserve une météo mitigée, un vent changeant, et des paysages plutôt monotones : des kilomètres de digue, de parcs à moutons et d’éoliennes. Heureusement, c’est la saison (ça se dit ?) des agneaux, donc notre chemin est placé sous le signe de la bestiole mignonne. On termine le pays par un minicamping au prix compétitif : 10€ la nuit ! Des comme ça, on en veut bien tous les soirs.
On passe la frontière allemande le lundi – on a beaucoup aimé les Pays-Bas, mais on est toujours contents d’entrer dans un nouveau pays ! Après une petite traversée en ferry, on arrive chez Andrea, notre hôte Wamshower du soir. Elle nous impressionne avec sa collection de vélos qu’elle a construits elle-même et nous régale avec un délicieux barbecue, accompagné de vin… allemand ! On ne connaissait pas, mais on valide.
La soirée prend fin avec l’arrivée brutale du vent et de la pluie. On se réfugie vite dans notre tente et là… C’est le début de la fin. On avait déjà remarqué que l’humidité commençait à s’infiltrer via le tapis de sol, qu’on avait prévu de changer arrivés à Hambourg, mais là, c’est carrément toute la tente qui prend l’eau. Eliott se débrouille tant bien que mal pour installer une bâche par-dessus le toit et nous maintenir au sec pour la nuit. Ça marche, mais on n’est pas hyper sereins pour la suite… D’autant plus que la météo ne s’annonce pas très réjouissante pour les jours à venir.
On décide de prendre un chemin plus court que celui prévu par l’EuroVélo 12, le tracé cyclable européen qui longe la mer du Nord et qu’on suit depuis notre arrivée en Belgique. C’est par les terres qu’on décide de foncer vers Hambourg, en espérant que la météo ne soit pas trop capricieuse et que notre tente tienne le coup jusque-là.
Au milieu de tous ces questionnements, une nuit de camping sauvage marquée par l’absence de pluie nous permet de renouer avec la solitude qui commençait à nous manquer – le bivouac sauvage n’est pas plus autorisé en Allemagne qu’aux Pays-Bas, mais on y trouve beaucoup plus d’endroits isolés propices à ce type de pratique. Et comme on dit : pas vus pas pris !
Le mercredi soir, on décide de s’installer dans un camping un peu au milieu de nulle part pour s’accorder une journée de repos le lendemain. On n’est plus qu’à environ 130km de Hambourg, et notre plan est le suivant : utiliser l’imperméabilisant qu’on a acheté dans un Décathlon du coin pour tenter de sauver notre tente, la tester sur deux ou trois nuits et, en cas d’échec, en racheter une nouvelle à notre arrivée dans la capitale de Basse-Saxe. Une stratégie infaillible… ou pas !
Arrivés au camping, c’est la déconfiture. Le coin prend visiblement plus en compte les camping-cars que les tentes : en résulte une absence quasi totale d’infrastructures. Il n’y a notamment aucune laverie, même à des kilomètres à la ronde, alors qu’on en aurait bien besoin pour appliquer l’imperméabilisant dans les règles de l’art.
Le ciel se met à gronder. On réalise, alors que la pluie se met à tomber à verse, que la bâche qu’on utilise pour protéger notre toit abîmé est elle aussi trouée. Un nombre invraisemblable de moucherons nous tourne autour, saisissant chaque occasion de s’infiltrer dans la moustiquaire. On ne sait pas trop quelle est la goutte qui fait déborder le vase. Peut-être nos voisins, équipés pour lancer un festival d’ampleur quasi professionnelle, qui lancent avec fracas leur sound system. Toujours est-il qu’on décide de se replier sur la seule option qui nous semble à peu près raisonnable, soit un hôtel situé à une vingtaine de kilomètres de là.
Aujourd’hui, c’est donc un jour de repos placé sous le signe du logement en dur. On tente le tout pour le tout avec notre tente – Eliott est en train d’appliquer l’imperméabilisant à la main dans la douche et de sécher le tout au sèche-cheveux, en espérant que ça fonctionne (sinon, ce sera retour chez Décathlon pour faire l’acquisition d’une nouvelle maison !).
Et ce soir, on va peut-être même manger une pizza dans notre lit. Parce que quitte à vivre dans le luxe, autant pousser le vice jusqu’au bout.
Pour info, on essaye cet imperméabilisant, et ce pinceau pour couture! Des produits allemands, mais dispo sur Amazon et l’équivalent doit exister en France.
2 Responses
Coucou les p’tits lous, et chapeau pour votre capacité de résilience, vous irez loin (au moins jusqu’au bout du voyage, et même bien au-delà ! ). Et le soleil va revenir… Vous devez avoir atteint Hambourg à présent, mais ne forcez pas trop sur la spécialité locale, c’est pas très diététique ! Bon vent (mais dans le bon sens !) pour la suite, et on pense bien fort à Budapest, et au plaisir de vous retrouver !
Même qu’on pense aussi à Istanbul…
et nous n’avons pas parlé de la spécialité locale d’Amsterdam : ne forcez pas trop non plus !
bisous