Nous fîmes honneur aux kebab “Iskander” (assiette de kebab classique noyée dans une sauce de gras chaude) de Selçuk mais c’est tout. Rouler par 37 degrés doit un peu impacter la fatigue, et ce jour de repos était nécessaire.
On repart pour les derniers jours en Turquie en visitant l’ancienne ville grecque d’Éphèse pour rapidement trouver la côte turque de la mer Égée. J’hésite à me baigner, mais sans rinçage à l’eau douce la baignade peut vite se regretter, l’hygiène n’étant déjà pas à son paroxysme. Beaucoup plus touristique, nous y croisons beaucoup d’Européens et l’accueil s’y fait moins chaleureux. C’est ce qui me fait hésiter quant au choix de route après Athènes… Prendre par les terres sera moins détente, mais sans doute plus authentique.
Sur la route, les premiers cyclotouristes croisés en Turquie. Ils viennent tout juste de débarquer depuis la Grèce et nous parlent de leur périple jusqu’en Géorgie. Evidemment ça donne des idées. On a tous notre plan de route, le vélo c’est des possibilités infinies et une liberté garantie. Tandis qu’ils partent chercher un endroit ou observer les étoiles filantes, on s’installe sur un terrain vague au milieu d’un village. Après qu’un chien ait bien pissé dans une de mes sacoches, que des chats se fassent les griffes sur ma tente, une famille en caravane décide de s’installer à côté de nous à 23h avec son et lumière. Bon exemple d’expérience qui apporte son lot de pensées voyagicides. Généralement oubliées le lendemain matin puis largement compensées dans la journée. Mais parmi les inconnues d’un voyage de ce type, le couchage est celui qui travaille le plus, car le moral en dépend. On excusera les animaux, mais l’irrespect laisse des rêves amers.
Après quelques problèmes techniques (Pablo une crevaison, moi mon porte bagage avant) nous arrivons à Çeşme. On y passera l’après midi à attendre le ferry avec du riz au lait et à observer Chios de loin. On quitte finalement la Turquie, nos standards d’hospitalité ont évolué, et j’imagine tous les pays à venir comme tellement fades…
L’arrivée tardive à Chios ne nous empêche pas de découvrir les pils grecques et les pitas au tzatziki. Je me glisse enfin dans la tente à 1h, en bivouac dans une décharge sauvage. Peu importe, tout est beau sur cette île, et des bouquetins nous réveillent pour que l’on en apprécie les paysages aux premières lueurs du jour. D’ailleurs, les autochtones rencontrés sont si surpris de nous savoir seulement de passage pour un jour que nous prolongeons d’une nuit. Quelques kilomètres nous séparent de l’extrémité nord de l’île ou nous nous établirons pour la nuit, après quelques verres d’Ouzo. L’expérience de vélo ici est géniale, tous les trajets ne sont finalement pas si longs, on peut camper partout, tous les endroits sont magnifiques. Quel paradoxe de se sentir si libre sur une île ! Sans se forcer à réserver le ferry nous y serions sûrement encore…
On arrive tôt à Athènes, après une traversée de neuf heures et avoir campé sur le pont du ferry.
7 Responses
merci pour nous conter la suite de vos aventures, moins de rencontres pittoresques peut-être, mais des photos magnifiques : Chios particulièrement, que vous avez dû quitter avec regret. C’est la Grèce éternelle, et si en plus c’est pas envahi de touristes, plutôt paradisiaque ! Bon séjour à Athènes, reprenez des forces pour la suite !
Eliott va devenir titreur à Libé !
Merci pour ce partage raconté en jolis mots et en photos. Ça donne envie de voyager loin. Vivement Noël 😉
Bon courage pour traverser le Péloponnèse, et bonne idée d’aller vers l’intérieur des terres pour découvrir des lieux moins touristiques.
Des bises
merci pour ces moments que je partage avec vous par vos récits et photos.bonne continuation .soyez prudents revenez en forme avec tous plein de souvenirs dans vos sacoches.gros bisous mon Pablo .et bise Eliott
Bonne route les amis turco-alsaciens, un plaisir de vous avoir croiser pour philosopher autour d’un Ouzo dans la cité plus trop antique d’Athènes.
En espérant que les charmes de la Grèce soignent votre nostalgie ottomane et vous réservent de belles surprises !
Bise des gréco-bretons Marine et Manu
J’ai attendu ce commentaire toute la journée! C’était chouette de vous avoir croisé.
A bientôt et bon retour!
Comment ne pas être (très) envieux… magnifique description d’un voyage , qui, au travers de ta belle narration, laisse sans mot. Profitez bien les gars, je vous souhaite que cette traversée vous dure le plus longtemps possible .
Sinon à Colmar, bah….. les colombages n ont toujours pas bougé .
Hâte de débriefer tout cela à ton retour !
La bise les copains !
Merci Sacha! A bientôt