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La vie mais à vélo !

EASY CYCLER

L’arrivée à Athènes par le ferry est matinale. On traine de café en café en bar en café pour tuer le temps facilement, en ayant quand même l’impression de visiter, en poussant nos vélos. On découvre par hasard, caché dans le marché couvert aux poissons & viandes, une taverne aux plats bien méditerranéens et vraiment frais, pour un tarif abordable. L’accueil y est chaleureux surtout pour des cyclistes, et la bière sera même offerte. On y mangera une seconde fois.On ne fait honteusement pas grand chose des trois jours passés ici. Entre traîner ou faire la queue en plein cagnard pour le Parthénon le choix est vite fait. Marine et Manu, par chance au même moment à Athènes, trouveront les arguments pour nous sortir de l’appartement et aller boire une verre. J’ai même pu, un soir, regarder “Easy Rider” (vous apprécierez ainsi la subtilité du titre de l’article). J’y ai trouvé beaucoup de points communs, notamment le décalage horaire entre Pablo et moi, mais également notre capacité à passer pour un couple gay lorsque l’on s’arrête dans des villages reculés. J’espère que le dénouement de notre voyage sera moins dramatique.J’ai d’Athènes le ressenti d’une ville immense, coincée entre les montagnes, où les quartiers proprets entourent l’Acropole et dans lesquels chaque tenancier pousse les touristes sur les chaises de son restaurant. Le quartier de Monastiraki est plus animé et moins orienté tourisme. Mais ces endroits sont négligeables parmi tous ces quartiers résidentiels que l’on a traversés, où l’on trouve de tout mais peu de verdure. En effet l’organisation de la ville est très géométrique, scindée en banlieues qui se veulent pratiques et rentables, isolées les unes des autres par d’énormes axes routiers impossibles à traverser. Cause de l’immigration massive après la guerre gréco-turque ? Ou des bombardements britanniques pendant la guerre civile?On quitte Athènes par un ferry vers l’île Salamine. Jolie mais dense, ça nous permet surtout d’éviter l’autoroute. On suit l’euroveloroute 8 qui mène jusqu’en France, les routes sont petites et calmes, mais peu/pas d’indication. On utilise le GPS. Après avoir traversé le canal, on dort à Corinthe dans un champ d’oliviers. Bien que les Grecs soient vraiment aimables et accueillants, on a définitivement perdu la sociabilité turque, c’est à nous, maintenant, d’aller vers les gens.N’ayant pas nettoyé les vélos depuis plusieurs semaines, on s’arrête rapidement dans un camping juste en bord de mer (plus exactement du golfe de Corinthe). On y rencontre Lison et Diego qui vivaient leur meilleure vie dans leur camion aménagé, on reste 2 nuits avec eux et le vélo de Pablo, ayant préféré se rincer le gosier, n’est pas propre quand on repart,Ma jante arrière présente quelques fissures, mais le marchand de vélo à Missolonghi me dit d’un air confiant “no problem, easy drive”. Il regonfle les pneus, une claque et ça repart. J’en attendais pas beaucoup plus et même si la conclusion de l’expertise est motivée par la flemme de s’occuper de mon problème, ça me rassure. Après avoir traversé Aitoliko, sorte d’îlot au milieu des marais, on dort dans un champ d’orangers (beaucoup plus confortable que les oliviers) en compagnie de Xavier, cycliste vétéran marseillais avec qui on parle de tout, de la vie et du vélo.Se lever beaucoup plus tôt nous permet de rouler au frais et de terminer la journée à midi. On consacre nos après midi à rien faire, ce que l’on fera très bien sur la plage de Mytikas.Le tunnel de Preveza, interdit aux vélos, nous évite le tour du golfe ambracique et nous fait gagner deux jours, on fait le pari de le traverser quand même. Une fois à l’entrée c’est un taxi qui nous dit d’y aller, contredisant la guichetière qui pourtant faisait figure d’autorité en nous interdisant l’accès. Ça nous arrange bien. Sous l’œil impassible des caméras de surveillance on s’engouffre dans ce boyau sombre à toute vitesse, dans lequel on distingue, entre les vrombissements des gros ventilateurs, une voix métallique sortant des hauts parleurs “NO ENTRY WITH BIKE”. On fait fi de ces aimables recommandations et on ressort de l’autre côté en prenant innocemment la tangente par le trottoir, une expérience de grand banditisme à la blade runner.Le vendeur de vélo Sylvain Gobel à Preveza m’a fait une révision complète de mon pédalier qui couinait, et à l’oeil!

8 Responses

  1. Tu ne me l’avais pas racontée l’histoire du tunnel ! Je pense à vous depuis Brest, où la grisaille prime sur les champs d’orangers. Gros bisous à Pablo !

  2. Excellente cette référence à Easy Rider, cet hymne (intemporel donc…) à la liberté . Sublimes photos qui nous font voyager. Texte tout aussi imagé et drôle. Bonne continuation. A bientôt à votre prochaine étape.

  3. Cc mon neveu
    Je me régale de ces photos magnifiques…je voyage tout cool…de Bray.
    J’ai souvent apprécié ton humour et ta positivité mais là par tes textes tu es 5 crans au dessus.
    Je suis admirative
    Pédalez bien Pablo et toi
    Bisous de Tata

  4. Coucou le cousin! Je suis ton blog avec intérêt ! Ça me rend dingue tellement ça me donne envie! Superbes photos, super textes et bon délire tu dois te vivre un truc extraordinaire ! Profite(z) à fond de chaque moment 😉
    Des gros bisous rennais
    Au plaisir de te voir vite

  5. Bravo !!! c’est génial ce voyage ,le faire absolument quand on est jeune !

    bisous mon grand

    La grande cousine béa

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